Le blog
de Ségolène Gautier
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Ségolène à Auroville

 
 

Le samedi 24 décembre 2005

Cet après-midi, grosse fête au Youth Center. Il y a des jeux, de la nourriture, de la musique. Je suis allée ce matin à Pondichéry, m'acheter un sari en soie, et le soleil tapait vraiment trop fort (je sais, c'est un peu bizarre, de dire ça le jour de Noël...) Je suis donc de la fête, mais avec un drôle de mal de tête. Pour me réhydrater, on me conseille une noix de coco fraîche. Et il est difficile d'en trouver une plus fraîche que ça !

 
 
 
 



Joyeux Noël


Namasté
Je salue et j'honore la divinité qui est en vous
 

Le dimanche 25 décembre 2005

Eh bien c'était mon premier souper de Noël sans alcool. On ne peut en trouver nulle part à Auroville, d'après le désir de la Mère. Il faut aller à Pondy pour cela, ou dans les bars locaux des villages voisins. Je suis invitée ce soir à célébrer la naissance du petit Jésus chez mon amie Nadia, avec son fils et son mari. J'arrive avec une bouteille de champagne, qui a voyagé avec moi depuis Montréal. Essayez ça un jour : du champagne dans un endroit où on a déjà de la difficulté à trouver du bon vin. Le goût est encore meilleur ! J'en avais apporté une fois à des amis en pleine jungle du Costa Rica. Ils m'ont accueillie comme le Messie.

 
 
  Un de leurs amis se joint à nous. Il est là depuis1971, il a donc été en contact avec la Mère pendant deux ans, jusqu'à ce qu'elle quitte son corps. Il nous parle d'elle et nous écoutons. Il dit qu'elle et Sri Aurobido étaient les prophètes les plus complets, car ils représentaient le masculin et le féminin d'une même entité. Ils sont omniprésents à Auroville et à Pondichéry, on trouve des portraits d'eux presque partout : boutiques, habitations, lieux publics, vendeurs ambulants...
 

Mais leur présence n'est pas agressive. Les gens n'en parlent que si ils sentent une ouverture. Pas de prosélytisme à outrance.

D'origine française, la Mère est l'initiatrice d'Auroville, dont la construction physique a commencé en 1968. Elle a eu une vision, avec les plans de la future ville, ses règlements, et comment aider à accueillir la nouvelle humanité, les supra humains que nous sommes tous en devenir. C'est pour cela qu'Auroville est décrite comme un laboratoire humain, un endroit qui nous permettrait de trouver comment accéder à l'Unité Humaine.

Je dormirai chez mes hôtes. Il est déconseillé pour les femmes de rouler seules en pleine nuit. Et puis ça me rappellera quand je restais parfois chez eux à Arcosanti, après certaines soirées festives.

 
Le lundi 26 décembre 2005

Il est 6 heures du matin. Une musique tonitruante sonne dans mes oreilles. Le temple indien proche de chez eux se réveille. Et moi aussi, par la même occasion. Quelques minutes plus tard, les chiens errants s'y mettent aussi. Ils sont au moins quatre ou cinq à se battre sous ma fenêtre. J'ai soudain des envies de meurtre. Je les avais effrayés la veille en jappant et en leur courant après (pas très chic, mais super efficace). La fumée me sort par les oreilles, mais je suis trop fatiquée pour répéter l'expérience. Je traîne au lit en me bouchant les oreilles.
 

Je me lève finalement et je vais faire un tour dehors. J'ai un choc. Je pensais me trouver en Inde, et me voilà dans la campagne anglaise. Il y a même un peu de givre sur les brins d'herbe. Je me passe de la rosée sur le visage. Il paraît que ça garde jeune (je sais, je ne fais pas mes 27 ans, mais il n'est jamais trop tôt...).
 
 

Cet après-midi, expédition à Pondichéry. J'ai maintenant plusieurs patients en reiki et en polarité, et j'ai besoin d'acheter un petit matelas pour donner les traitements dans ma hutte. Aucun argent n'est échangé. Ici, on donne et on reçoit gratuitement lorsque c'est fait de façon personnelle (et pas dans le cadre d'un centre officiel, par exemple). Il y a d'ailleurs deux personnes qui m'ont proposé de me traiter (un masseur et un rebouteux) quand j'aurai un peu plus que dix minutes de suite de libre.

Je vais donc à Casablanca et à Nilgiris, tous deux sur Mission Street, pour voir si je peux y trouver ce que je cherche. Mission Street s'appelle rue de la Cathédrale sur les plans. C'est pratique. Et quand on arrive de Nehru Street, le nom des rues est indiqué en tamoul. Et comme vous le savez tous, le tamoul est la langue que je parle le mieux ! Mais c'est facile : l'intersection Nehru et Mission, c'est là où on trouve les magasins Lacoste et Bata. Quand on arrive du bord de mer, on tourne à gauche pour Nilgiris et à droite pour Casablanca.

 
 
Casablanca... C'est l'équivalent de Holt Renfrew, les Galeries Lafayettes, ou Bloomingdale's, dépendamment dans quelle ville vous vous trouvez. Non, ce n'est pas le Dollarama et oui, j'aime les belles choses. Il y a même des trucs à des prix abordables. Le dernier Madonna pour 395 roupies (même pas 10 $ US). Et le son est bon, donc si ça se trouve, ce n'est même pas une copie pirate !
 
Finalement, je n'ai trouvé de matelas ni à Casablanca (trop chic), ni à Nilgiris (plutôt branché nourriture... on y trouve même du chocolat suisse), mais directement sur Mission. Bienvenue donc dans une partie de ma hutte. La moustiquaire de lit est indispensable en Inde, sauf quand les fenêtres en sont déjà équipées.  
 
 

Et tiens, puisqu'on est dans le partage de mon lieu de retraite, regardez un peu ce que je vois quand je suis assise dans le fauteuil. Difficile d'être stressé, avec une vue pareille...
 
   

 

 
 
 
 
 
Copyright Segolene Gautier 2005