Le blog
de Ségolène Gautier
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Ségolène à Auroville

 
 

Le jeudi 15 février 2007

Les travaux continuent sur la route qui va à Pour Tous. À présent, on ne peut même plus y passer en mopette. Le dénivelé entre l'ancienne et la nouvelle section est trop important pour que l'on fasse du moto-cross. Et ils on mis des branches pour bloquer l'accès à ceux qui auraient quand même envie de s'y risquer.

 

   

 

Ça fait chier, parce que ça veut dire que nous devons garer nos véhicules plus loin, sans surveillance possible. Et il arrive donc régulièrement, dans un cas pareil, que l'essence disparaisse des réservoirs, comme par enchantement. Les Indiens, nouveaux champions du monde de vitesse de vidange ?
 

Le mercredi 21 février 2007

La semaine des festivités a commencé. Tous les ans, du 21 au 28 février, Auroville est en effervescence. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la Mère, Mira Alfassa, la fondatrice d'Auroville. Et pour l'occasion, sa chambre est ouverte au public. Les Auroviliens ont le droit d'aller chercher leur laisser-passer quelques jours auparavant. Le reste du monde peut demander un "token" le jour-même, à l'Ashram de Pondichery. On m'a conseillée d'y aller le matin, pour être sûre d'avoir de la place.

J'arrive donc à la table d'accueil vers 10h00. On me dit que tous les pass ont été distribués entre 4h00 et 8h00 du matin. Quoi ? C'est une blague ? Non, et il n'y a rien à faire. Sauf peut-être revenir vers 17h00, pour la dernière chance de rentrer. Sans laisser-passer. Avec tous les autres. Au moins quatre heures d'attente.

Je retourne à Auroville en bouillant. Je suis super en colère. Je trouve qu'en tant que guest à Auroville, on devrait avoir un genre de priorité pour aller dans la chambre de la Mère. Ça m'énerve que de simples curieux puissent y aller et que moi, je risque de ne pas y avoir accès.

J'arrive finalement à me calmer. Dans toutes mes belles lectures, ne dit-on pas que l'on attire ce que l'on dégage ? Ma situation ne risque pas de s'arranger, si je reste sur une vibration de colère. Je mange, je fais une sieste, je médite un peu, et j'y retourne pour 16h00. Je me dis que j'aurai plus de chances de rentrer si je fais la queue avant tout le monde.

 

  Je suis là depuis 10 minutes, me préparant à de longues heures d'attente. Une femme m'interpelle. "Are you waiting for a token ?" "Yes". Elle me sourit et me tend un petit papier, qui me permet d'entrer entre 16h00 et 16h30. C'est mon ange de la journée. J'ai donc le droit de passer la première porte, et de m'asseoir dans la rue, face à la deuxième porte, pour attendre avec les centaines de gens qui sont déjà là.
 

Environ deux heures plus tard, ma rangée se lève. Nous entrons en silence et en file indienne (hihihi) à l'intérieur du bâtiment. On passe devant la tombe de Sri Aurobindo et de la Mère, puis on monte un escalier. Là haut, c'est un flot incessant. Traversée des appartements, puis de la chambre de la Mère. Interdiction de s'arrêter. En tout, j'aurai passé 30 secondes dans sa chambre. C'est tout en bois, décoré art déco, assez petit, et très beau. Mais c'était rapide, et les photos sont interdites.

Je me considère chanceuse : je n'ai dû patienter que deux heures. Certains auront jusqu'à six heures d'attente.

 

Le mercredi 28 février 2007

Le 39ème anniversaire d'Auroville. Plus d'un millier de personnes est au rendez-vous, à 5h00 du matin, pour le traditionnel feu de joie devant le Matrimandir. C'est magique.

 
     

 

     
 
Le jour se lève doucement. On regarde autour de soi, on va dire bonjour à ses valeureux amis qui eux aussi ont réussi à se lever à cette heure indécente, on s'embrasse en riant de fatigue et d'émerveillement, puis on va prendre un jus de fruit avant de s'étendre une heure ou deux, sachant que la journée passera tranquillement, que la ville sera un peu au ralenti aujourd'hui, et que de temps en temps, ça fait du bien !
 
   
 
     
 
 
 
     
 

 

 

 

   
 
 
 
 
 
   
 

 

 
 
 
 
 
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